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Le Festival

Édito 2020

2020 a plongé nos vies dans des réalités confinées, qui nous contraignent à des réagencements permanents. Concevoir un festival au fil des annonces de nouvelles mesures sanitaires et de fermeture des frontières n’est pas simple. On tricote, détricote, retricote dans un va-et-vient incessant. 

Et puis, par des chemins de hasard, une histoire de tricoteuses nous parvient. À plusieurs reprises par le passé, des femmes ont utilisé leur activité pour faire acte de résistance : lors de la Révolution française, les tricoteuses sortaient de leur domicile pour exercer leurs aiguilles dans l’espace public et ainsi protester contre le modèle dominant, l’aristocratie et le patriarcat ; durant la Première Guerre, les tricoteuses devenaient même des Mata-Hari et filaient sur leurs tissus des messages cryptés afin de transmettre de précieux renseignements.

En cette période de crise qui exacerbe les inégalités, la lutte contre les discriminations est nécessaire. Les femmes et les minorités de genre font plus que jamais entendre leurs voix. Sous l’étoile de la sororité, Les Créatives se déploient en agora pour aborder, avec les personnes concernées, les enjeux liés à la précarité et à la division genrée des métiers, au travail du sexe, au sexisme dans l’espace public et aux violences domestiques.

Offrir une scène aux artistes, des espaces d’expression et travailler en réseau avec les partenaires culturels sont les vocations du festival. À travers le projet Accrochons la nuit, cinq clubs se métamorphosent, le temps du week-end d’ouverture, en un parcours d’expositions qui réunit les forces de la musique et de l’art contemporain.Lors de Studio Créatives, 12 artistes venues des quatre coins de Suisses enregistrent leur voix qui sera diffusée ensuite sur les plateformes en ligne. La scène artistique helvétique, donc mais aussi des artistes internationales telles que SOPHIE, Deena Abdelwahed et Casey illumineront de leur présence les salles de Genève, Lausanne ou encore la Kaserne de Bâle, avec qui nous développons une solide collaboration avec pas moins de huit événements.

Enfin, bien que nos corps se tiendront à distance, nos esprits vibrent déjà à l’idée de rencontrer Judith Butler, Roxane Gay, Loretta Ross ou encore la youtubeuse philosophe ContraPoints.

Nous avons hâte de vivre avec vous cette édition, tissée comme un réseau de résistances se jouant des contraintes pour faire surgir la joie douce et puissante d’être ensemble.

Croisons les doigts !

Dominique Rovini

Un merci infini à Anne-Claire Adet pour tout ce qu’elle a apporté aux Créatives, que la suite de ses aventures soient merveilleuses.

L’équipe

Direction & programmation : Dominique Rovini
Administration & comptabilité : Audrey Galas
Responsable du programme thématique : Laila Alonso Huarte
Chargée de projet et du programme thématique : Lucrezia Perrig
Responsable production et coordination générale : Charlotte Deléamont
Responsable technique : Mélissa Fedorowsky
Responsable communication : James Berclaz-Lewis
Chargée de communication digitale et responsable du podcast
« Burn out the system » : Chloé Lawson
Assistante communication : Cloé Mabut
Attachée de presse : Sandra Scalea
Responsable billetterie : Ysaline Schlub
Responsable bénévoles : Maryam Barry
Responsable du projet BPM Créatives : Ines Mauricio
Chargée de projet BPM Créatives : Angélique Tahé
Responsable du projet Zehra Dogan : Sara Dominguez
Chargée de projet (Public.ques) : Alba Lage
Chargée de projet : Noemi Grütter
Graphisme : BAD – Sonia Gonzalez & Mélanie Herrmann
Webdesigner : Trojans Collective
Webmaster : Onzeweb

Où sont les femmes?

Les Créatives aura été notamment l’occasion d’explorer la mobilisation féministe historique du 14 juin en Suisse, sous un angle artistique à travers des expositions organisées par des membres de collectifs de la grève féministe de Genève et de Nyon, et une soirée de témoignages sous le titre du « Jour où j’ai fait grève » au Théâtre Saint-Gervais.

Toujours menées par une forte volonté de faire bouger les lignes sur les enjeux féministes, le festival a cette année encore servi de porte-voix à une grande diversité de personnalités engagées, conviées pour parler de conciliation des vies, des luttes et des droits des lesbiennes, des violences faites aux femmes, d’identités de genres… Le festival Les Créatives est désormais un espace d’échanges et de discussions incontournable pour les féministes européennes, laissant espérer que le système patriarcal appartiendra bientôt au Vieux Monde.

La parole des femmes victimes de violence a également résonné dans les caves de la MIA avec la pièce de théâtre Le Prénom a été modifié, grâce au texte de Perrine Lequerrec mis en scène par Antea Tomicic, et un spoken-word percutant de l’icône no wave américaine Lydia Lunch.

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