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Aujourd’hui, les politiques de dénonciation sur les réseaux sociaux font l’objet de nombreux débats au sein des groupes militants : la volonté de faire converger les luttes et d’y réunir des voix antagoniques, parfois devenues adversaires, complexifie le dialogue. Loretta Ross, activiste afroféministe et spécialiste des questions de justice reproductive, estime nécessaire de condamner les actes et discours de haine, et soutenir les voix marginalisées et silenciées depuis des générations. Elle distingue cependant deux types de call-out : ceux de personnes puissantes hors de notre portée, et les call-out horizontaux, qui reposent selon elle sur l’illusion qu’il existe un activisme parfait. Parce que c’est simple, au jeu de la perfection, les minorités seront toujours perdantes : elles ne font pas partie des prescripteurs qui définissent ce qui est parfait et ce qui ne l’est pas.
C’est aussi de justice dont il est question : dès lors que la structure judiciaire faillit trop souvent à protéger les minorités et que l’absence d’objectivité se fait criante, comment agir ? Selon quel cadre collectif ? ContraPoints, philosophe et vidéaste, propose : on ne peut pas être pour ou contre les call-out sur les réseaux sociaux, on a besoin d’un cadre d’analyse qui puisse comprendre les oppressions individualisées et de faire des recherches approfondies sur les objets de controverses. Discutons-en ensemble, donc.